j'ai pleuré dans les bras de mon bébé
Bébé

J’ai pleuré dans les bras de mon fils !

Aujourd’hui, nous vous présentons un témoignage poignant de Gisèle (nom fictif).

Gisèle vient d’avoir 31 ans. Elle a un fils de deux ans. Et elle nous raconte l’un des moments les plus forts de sa vie de jeune maman.

Le récit de Gisèle

Les derniers mois ont été difficiles. J’avais beaucoup économisé pour pouvoir m’occuper de mon fils pendant les deux premières années de sa vie, et croyez-moi, je ne gagne pas énormément. Mais à force de petites économies, j’avais réussi à mettre assez d’argent dans ma tirelire pour profiter à fond des premiers mois de mon enfant. Pendant un an et demi, j’ai été mère au foyer. Contrairement à ce que je pensais, je me sentais faite pour ça.

Et je ne regrette pas d’avoir posé un congé parental si étiré, malgré la fatigue qui s’était accumulée au fil des mois.

La reprise du travail

Si j’étais nerveuse à l’idée de reprendre mon boulot, j’étais heureuse de retrouver un peu de liberté. J’adorais mon travail et mes collègues et, cela ne s’est pas démenti une fois de retour sur ma chaise ergonomique en face de mes deux gros écrans d’ordi. En plus de l’aspect financier, je pouvais faire du télétravail (merci Corona !) et donc je ne perdais pas complètement le lien avec mon rôle de maman, même si mon mari avait repris le flambeau à la maison.

Si c’était parfois compliqué de trouver le rythme entre vie pro et vie perso, et que mon conjoint me laissait de moins en moins de temps pour finir mes longues journées, car il devait lui aussi se mettre à la tache (il est indépendant), j’avais la force de poursuivre mon petit bonhomme de chemin.

Et puis, il y a quelques jours, j’ai eu un appel de mon chef qui n’arrivait pas à mettre les mots sur les faits. Il parlait de stratégie et de changement, que la décision avait été difficile à prendre, qu’il comprenait ma situation, mais que… sans arriver à le dire, je venais de comprendre qu’il me mettait à la porte.

Être mis à la porte. Se prendre la porte. Je n’avais jamais pensé à ces expressions si courantes. Pourtant, elles mettent un mot clair sur mes sentiments. Ca fait mal. C’est brutal de se prendre une porte en pleine poire.

D’un coup, il y a eu un espère de brouillon dans ma tête. Je pleurais. Pendant les minutes qui ont suivi, j’ai essayé de trouver matière à reprendre confiance. Finalement, j’avais là une parfaite opportunité de retrouver un autre travail, de changer de cap, de recommencer quelque chose.

Je me souviens avoir regardé mon fils qui jouait à mes pieds alors que la conversation avec mon chef se déroulait. Et il souriait. Je me rappelle m’être excusée auprès de lui, intérieurement, lui rendant son sourire d’enfant. Je voulais lui dire que maman avait fait de son mieux et qu’elle espérait que ça irait. Même si je n’en savais rien.

Le jour-même et le jour d’après, j’allais bien. J’avais retapé mon moral à coup de clips humoristiques en me jurant que je ne me laisserais pas aller. Et de jouer avec mon bambin m’empêchait de trop penser à la situation.

Mon mari

Dans ces situations particulières, on peut poser son chagrin sur une épaule de quelqu’un d’aimant, un adulte qui sait trouver les mots manquants pour éclaircir le dialogue, redonner du sens au monde qui vient de se ratatiner le nez.

Sur le coup, mon mari m’a bien sûr pris dans les bras. Et puis ça a été à peu près tout. S’il est indépendant professionnellement, il est souvent dans le rouge question finance. Nous partageons les frais, mais il m’arrive souvent de lui donner ou prêter des sommes d’argent pour finir le mois.

Alors forcément, quand j’ai été virée, j’ai pensé à la pauvreté qui nous tendait les bras. Et il était hors de question pour mon mari de changer de métier.

Et jusqu’à aujourd’hui, il ne m’est d’aucun secours. Au contraire, il boude. Il boude parce que je pourrais me forcer pour avoir des relations sexuelles, que je pourrais arrêter de parler de mes angoisses, qu’il est lui aussi dans une phase difficile, qu’il ne faudrait pas que je sois triste trop longtemps.

J’ai senti un gouffre immense s’ouvrir sous mes pieds.

Le quatrième jour, j’ai eu mon premier coup de mou. J’avais envie de parler sans le pouvoir. Je voulais qu’on me rassure, qu’on sèche mes larmes. Je voulais exploser d’un coup mais quelque chose m’en retenait. Mon mari ne me le permettait pas. Sa dureté contrastait avec ma fragilité.

Quand il est parti un soir pour aller voir l’un de ses amis et passer une bonne soirée, je suis restée seule avec mon fils. Et dans l’air, il y avait quelque chose qui n’avait pas été là depuis longtemps : la douceur.

Mon fils et mois étions assis sur le sol à faire rouler des voitures dans son garage multicolore quand il se retourna vers moi et me prit dans ses bras. J’ai serré son petit corps et j’ai commencé à pleurer, tout doucement sur sa petite épaule. Il est resté là, longtemps, à caler sa tête dans le creux de mon cou. Et je pleurais.

Quand je l’ai déserré, il m’a embrassé sur le nez avant de me prendre la main pour aller jouer à un autre jeu.

Maman avant tout

Parfois, on en bave de notre métier de maman. Les responsabilités qu’on a prises ne peuvent plus être rendues. Pourtant, et sans les mots, il n’est jamais rien passé de plus mignon et de plus doux dans ma vie que ce moment. C’est fou ce que les petits êtres ressentent les choses, de nos angoisses à nos bonheurs.

Mon fils était la clé et il le sera toujours. Pour lui, je garderais espoir.

 

Et vous, quel est l’instant le plus touchant avec un enfant ? Dites-le en commentaire !

Jeune maman d'un petit bonhomme, je vis en Allemagne depuis maintenant presque dix ans.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *